La tristesse nous restitue notre coeur pour que nous en prenions soin.
Elle nous invite à retrouver l’espace de pur amour niché au creux de nos profondeurs sensibles.
Nous pouvons donner sa place à la tristesse, la reconnaître comme messagère du coeur. La tristesse nous indique le manque d’un lien par la séparation, la perte, l’éloignement.
C’est le déchirement du coeur qui n’a plus ce qui lui donnait lumière, chaleur et sens.
C’est l’expérience de la solitude.
Pourquoi ne pas être avec la tristesse pleinement, l’autoriser, la ressentir, l’exprimer ? Ressentir le désir de lien.
C’est la vie qui s’en va un peu avec celui qui part. C’est l’amour qui ne peut pas se vivre comme il voudrait. C’est la coupure, la distance, le déchirement.
La tristesse devient beauté lorsqu’elle nous fait goûter l’aspiration a l’amour pur qu’elle demande.
Danse ta tristesse et ressent le vide et l’appel d’amour qui s’y trouve.
La tristesse ramène à l’essentiel. Elle exprime notre besoin d’être vu, aimé, contenu.
S’autoriser la tristesse c’est s’autoriser la sensibilité, l’affectivité, l’attachement, l’humilité, c’est s’autoriser a être touché par le monde et à chercher comment être en lien de coeur avec lui.
Refuser la tristesse c’est dresser un mur autour de soi, c’est refouler son élan naturel a entrer en lien sensible avec le vivant. C’est empêcher les mécanismes de l’attachement et ne pas reconnaître son besoin d’attachement.
On peut refuser la tristesse par peur de souffrir, par peur d’humiliation, par difficulté à comprendre et à gérer les sensations qu’elle procure. On peut cacher la tristesse derrière une fausse joie, ou bien une rationalisation bien huilée. Et on peu aussi la trouver derrière la colère ou l’angoisse. Nous pouvons être angoissé ou en colère de manquer de lien…
Alors nous pouvons ouvrir notre coeur a la tristesse et écouter son message d’amour, son aspiration si belle à aimer. Et puis apprendre qu’aimer est un art complexe qui se travaille en soi même et dans la relation notamment par l’exercice de la liberté et de la gratitude.
J’ai le droit d’être triste et j’ai le droit d’avoir besoin de chaleur humaine et de douceur.
Lorsque Tristesse est nourrie d’amour sincère, elle offre l’abondance de son coeur en expression de beauté, sa douceur et son émerveillement raffiné.
La tristesse t’apprend à aimer ce qui ne meurt jamais en toi et dans les autres. Et a en prendre grand soin. Elle t’apprends que tu n’es jamais seul en réalité, et que tu es infiniment aimé, en tous temps. Elle t’apprend à oser exprimer ton amour tant que c’est encore possible ; et a te rendre disponible à ceux que tu aimes.
La Tristesse est la gardienne du lien entre les êtres.
Soline Berthet